mercredi 2 mars 2022

Le Crépuscule des Urmes (Livre I : Le dernier Fragment) : le "pitch" !

Bonjour à tous !

Dans quelques semaines paraîtra le premier tome du Crépuscule des Urmes ! L'occasion de tenter de vous mettre l'eau à la bouche en vous donnant quelques infos sans vous spoiler.😎

Pour ceux qui ont aimé mon précédent roman L'Enfant PAN, vous aurez l'occasion de retrouver une bonne demi-douzaine de têtes connues parmi les personnages de ce diptyque. Mais, pas d'inquiétude, Le Crépuscule des Urmes est une histoire à part entière et vous n'êtes pas obligé d'avoir lu mon premier roman pour savourer celui-ci !

   En voici un bref résumé :

1866 à Aberhaÿ, au Pays de Galles.
En cette fin d'été, Jane et son amie Louise ne se doutent pas que leur paisible vie s'apprête à basculer. Pas plus que Marcus l'impétueux fils du maire, ni que le jeune tzigane Azko, qui vient de s'installer avec son clan dans un campement proche du village.

Confrontés aux desseins des imprévisibles Urmes, c'est le début pour les quatre adolescents d'une incroyable épopée qui va les mener sur les traces du mystérieux Dernier Fragment et de leur destinée... entre mythes tziganes et légendes galloises.

à suivre...





 

 

 

 

 

 

 


mercredi 2 juin 2021

Exclusif : le Capitaine du Jolly Roger présente son équipage

De notre envoyé spécial, Nathaniel H. South.

Les pirates ne sont pas des gens comme vous et moi. Ils ont leur propre code, leurs règles. Aussi ai-je pris le soin de prendre des mesures testamentaires avant d'aller au devant du terrifiant équipage du Jolly Roger, sis dans une crique d'un archipel exotique non loin d'une certaine Ile du Pan.

C'est autour d'une tasse de thé servie par son mousse Melvil que la Capitaine Jane Crown m'a reçu. Cette femme impressionnante n'est pas très commode. J'ai cependant su éviter les questions qui fâchent surtout au sujet du mystérieux "Enfant Pan". Voici ce que mes doigts tremblants ont réussi à griffonner sur le calepin durant l'entretien.

 

Pouvez-vous d'abord vous présenter en quelques mots pour nos lecteurs ?

Je suis Jane Crown, la capitaine du Jolly Roger. On dit de moi que je suis une femme autoritaire et sans pitié, ce qui fait toujours plaisir à entendre. Une si belle réputation met du temps à se construire. Mais  j'ai aussi bien d'autres qualités.

Vous aimez la musique, paraît-il ?

En effet, je joue de ma petit harpe bardique de temps à autre. Cela m'apaise et surtout cela me passe  l'envie d'étriper mes hommes.

A ce propos, pouvez-vous en dire plus sur cet équipage de valeur qui sert sur votre navire ?

De valeur ? C'est vous qui le dîtes ! Ils sont féroces et ils aiment le goût du sang, sur ce point je n'ai rien à redire. Par contre, lorsqu'il s'agit d'être efficace pour les missions que je leur confie, ils ne se montrent guère à la hauteur. Tenez, par exemple, la Boussole du Temps, je ne suis pas près de la tenir au creux de ma main ! Et je ne parle même pas de ce diable d'Enfant Pan !

(elle s'énerve et renverse sa tasse de thé. Elle appelle son mousse Melvil et le houspille pour qu'il ne tarde pas à lui en servir une autre.)

Hum, reprenons. Dites-m'en un peu plus sur ces pirates. J'ai constaté des stigmates de vos combats chez certains d'eux...

Pour tout vous dire (elle baisse la voix), je ne me souviens plus très bien de ce qui nous est arrivé aux uns et aux autres... Il est vrai qu'il manque à Pegg une jambe, que Jack n'est plus doté que d'un oeil. Quant à Amadi, il est muet comme un poisson d'eau douce.

Et ce pirate qui porte des anneaux d'or aux oreilles ?

Flynn ?  Il est mauvais, moi-même je m'en méfie comme de la peste. Si vous voulez mon avis, je pense qu'il n'a pas toute sa tête, l'animal.

Une femme à la tête d'un équipage, ce n'est pas si courant de nos jours...

Que sous-entendez vous, espèce de larve ? Que je ne suis pas capable de commander ce navire ?

Euh... non, je...

Sachez que je suis la digne héritière des plus grandes femmes pirates de l'histoire ! Tenez, la fameuse Anne Bonny par exemple, voilà une pirate qui a su gagner l'estime et le respect de tous. Elle a mis au plis tous les hommes qu'elle a eu sous sa coupe. Même le célèbre Jack Rackam ne s'y frottait guère.

Merci pour ces précisions importantes pour notre lectorat. Changeons de sujet, si vous le voulez bien. Devenir pirate s'apprend, certes non par des études universitaires. Je constate que vous êtes investie sur ce plan puisque vous avez pris à votre service un jeune mousse. En combien de temps espérez-vous en faire un pirate aguerri ?

Melvil ? Mais ce grand dadet ne sera jamais un véritable pirate ! Il est incapable de faire du mal à une mouche, alors faire le couler le sang...  vous pensez ! Cependant, il fait beaucoup de choses sur le bateau, comme la cuisine. Je dois reconnaître qu'il est très utile et que j'aurai du mal à m'en passer.

Diriez-vous que vous avez de l'affection pour lui ?

Ah ah ! Jane Crown n'aime personne ! Tenez-vous le pour dit. Dans le meilleur des cas, je supporte la présence des autres. Et c'est déjà beaucoup. D'ailleurs, je commence à être lasse de discutailler avec un gratte-papier tel que vous. Un conseil : vous feriez mieux d'avoir quitté le navire avant la prochaine marée.

(glups... je quitte mon siège sans attendre) 

Très bien. Merci encore pour nos lecteurs qui seront ravis d'en apprendre plus sur la piraterie grâce à vous. La sortie, c'est par où ?


mercredi 10 mars 2021

L'Enfant PAN sort aujourd'hui !

Il a su se faire attendre mais ce jeudi 11 mars 2021, L'Enfant PAN sera disponible en librairies. Il commencera une nouvelle vie où, vous lectrices et lecteurs, vous approprierez je l'espère cette histoire. Je remercie toute l'équipe formidable de Gulf Stream éditeur ainsi que Francis Banguet, auteur de la magnifique illustration de couverture. 

Le résumé par l'éditeur  (4ème de couverture) : Préquelle de l'oeuvre de James Matthew Barrie, Peter Pan. Un récit intelligent au héros complexe, remontant aux origines du mythique Peter Pan.

Londres, 1881. Après son passage devant le juge, le jeune Peter Hawkson est placé à L'Oiseau Blanc, école privée pour garçons. Malgré toute la bonne volonté du directeur, Peter ne se sent pas à sa place. Injustement accusé d'avoir incendié l'infirmerie, il décide de fuir. Deux étranges petites fées surgissent et le convainquent de rejoindre un mystérieux Egon au Pays-de-Nulle-Part. Sur cette île, tout est possible : avec son nouvel ami, Peter apprend à voler grâce à de la poussière d'étoile, nage avec des néréides dans des lagunes turquoise et sillonne la montagne à dos de centaure. Pourtant, l'équilibre de ce monde merveilleux ne tient qu'à un fil... que le terrible capitaine du Jolly Roger n'hésitera pas à trancher de son sabre. Le pirate n'a qu'une obsession : faire couler le sang du Pan.

 On en parle (avis et chroniques) :

Kelly.s_books  (instagram)

"pour moi, ce roman est une petite pépite. J'ai été totalement transporté dans cette lecture. Tellement, que je l'ai lu en deux après-midi. Je ne pouvais plus m'arrêter tant c'était addictif et captivant. C'est vraiment une super réécriture du conte de Peter Pan, mélangeant fantastique et la réalité de part les thèmes et sujets abordés. L'auteur nous offre sa propre réinterprétation et son style dans ce premier roman. Pour moi c'était une lecture parfaite. J'ai vraiment tout aimé dans ce livre que ce soit les personnages, la narration et l'écriture simple et légère qui donne une lecture très fluide. Je trouve également que ça a été écrit très intelligemment et que c'est bien construit. Tout se suit parfaitement bien et j'ai adoré la fin, cet Épilogue ! C'était une lecture vraiment passionnante et à la fois touchante."


 L'Oiseau lit (instagram)

"J’ai été très agréablement surprise (...) par l’ingéniosité de l’intrigue de ce roman. L’auteur maîtrise clairement son sujet. Il y a des tas de petites références partout insinuées qui viennent enrichir la narration. D’une écriture claire et accessible, il propose une histoire intelligente dont l’univers est fidèle à l’œuvre de J. M. Barrie, tant dans son merveilleux que dans sa cruauté. Il n’y a pas de temps mort, c’est fluide, aventureux et même émouvant. Pari réussi !"


 
Enora Pagnoux alias Dream bookeuse (instagram et blog)

"Je dois vous avouer que Peter Pan n'est pas du tout un personnage ou un film que j'affectionne parce que Peter m'a toujours fait flipper par son égoïsme d'enfant et je détestais le comportement qu'il avait envers Clochette ! Ici il a une toute autre envergure et une profondeur qui m'a beaucoup plu ! Arnaud Druelle distille avec une grande justesse les émotions humaines et la magie pour nous livrer les origines du mythique Peter Pan. Entre une enfance malheureuse, des malédictions anciennes, la quête de l’immortalité et la dangerosité de l’oubli, l’auteur revisite avec brio l’œuvre de J.M. Barrie qui aura bercé bon nombre d’enfants, tout en lui insufflant une profondeur et une humanité accrue."


 Loéva alias La droguerie écrite (instagram)

"Le conte de Peter Pan, je le connais sur le bout des doigts (...) Alors forcément, je ne pouvais passer à côté d'un préquel sur un conte aussi connu !
J'ai trouvé l'histoire fluide, intéressante et vraiment bien menée, c'est addictif. On veut savoir, on veut comprendre. Ce que j'ai trouvé intéressant, c'est de créer autant de choses autour, autant de petits détails, qui rendent l'univers vivant. Le côté tragédie apporte tellement de réalisme, qu'il m'a vraiment rendu triste. Un récit aussi dur que la vie. Une histoire qui paraît plus que réelle. Un pays de nulle part qu'on a envie de rejoindre. (...) Une réussite pour un premier roman !"


 Rêveurs et mangeurs de papier (instagram et babelio)

"L'auteur nous livre ce qui pourrait être les origines de Peter Pan. J'ai aimé qu'il conserve l'essence de l'histoire originale, et celle de ce héros qui ne souhaite pas grandir. Tout se met en place naturellement, le cadre réel comme le cadre imaginaire. Et on y suit ce garçon qui a soif d'aventures, de liberté, blessé par les adultes. (...) L'auteur a su mettre en place une intrigue et nous offrir son dénouement. On prend notamment le temps de comprendre ce monde magique et ses rouages, comment il maintient son équilibre, et ce qui pourrait bien vite faire pencher la balance. On plonge alors dans un monde féerique, mais pas si paisible que ça et on embarque pour une aventure à la fois fascinante et terrible.


 

lundi 8 mars 2021

[PODCAST] L'Enfant PAN à écouter dans l'émission "Mon livre préféré" d'Enfantillages magazine

Quelle jolie surprise que d'avoir été choisi par Rémi, le jeune journaliste d'Enfantillages magazine pour sa chronique "Mon Livre préféré" !

Le podcast de l'émission (6 mns) est disponible à l'écoute ici !

site : https://florencedutheil.wixsite.com/enfantillages/l-enfant-pan


mardi 2 février 2021

De Dickens à Stevenson : L'Enfant-Pan et la littérature britannique du XIXème siècle

 Aujourd'hui, je vous propose de poursuivre ensemble une partie de l'itinéraire que j'ai emprunté pour concevoir L'Enfant-Pan.

Au-delà de l'oeuvre de l'Ecossais James Barrie, je suis un véritable fan de la littérature anglo-saxonne du XIXème siècle. Revisitons donc un peu les classiques de cette période et l'écho qui leur est rendu dans le roman. Cette littérature dite "jeunesse" a largement dépassé le cadre de ce lectorat spécifique, comme vous allez pouvoir le constater.

Charles Dickens, le plus grand

Véritable témoin de son époque, le "géant" Dickens n'a cessé, dans ses romans, de dénoncer les conditions misérables du peuple et notamment des enfants. 

Les premiers chapitres de l'Enfant-Pan montrent un Peter évoluant dans un contexte qui n'est pas sans rappeler ceux de David Copperfield ou d'Oliver Twist. L'enfant innocent qui, comme une initiation à l'âge adulte, effectue la douloureuse expérience de le vie au cours de ses premières années, voici un thème de prédilection de l'écrivain anglais. Le réalisme avec lequel il décrit et décrypte la société anglaise est stupéfiant et n'a sans doute pas d'égal. Les personnages de ses romans ont une intensité qui les rend singulièrement vivants. La langue qu'il manie avec une force poétique sans pareil donnent une profondeur à son propos et à son récit.

Bref, un must !

 

Frederick Marryat et Robert Ballantyne, les pionniers

Moins célèbre chez nous que Dickens (dont il fut une connaissance), cet écrivain londonien n'en est pas moins considéré comme un auteur majeur de la littérature anglo-saxonne. 

Vénéré par Hemingway himself pour ses récits de mer comme  Le Vaisseau fantôme, Frederick Marryat est notamment l'auteur de romans évoquant la vie de naufragés tel que Les Nouveaux Robinsons. Un thème à la mode au XIXème siècle.

Je fais référence à cet auteur au début de L'Enfant-Pan. En effet, on trouve ses ouvrages dans la bibliothèque de L'Oiseau blanc, l'institut où est envoyé Peter.

L'écrivain écossais Robert Ballantyne, quant à lui, a marqué les générations d'auteurs (Stevenson, Golding...) qui ont suivi avec son roman L'île de Corail, qui fut l'un des premiers récits d'aventures à mettre en scène uniquement des enfants.

 

Robert Louis Stevenson, les possibilités d'une île

Comment écrire un roman avec des personnages de pirates et une île sans penser à l'auteur de la célèbre L'île au trésor ?  Son récit trouve d'ailleurs son inspiration dans celui, précédemment cité, de son compatriote Robert Ballantyne.

Si l'Ecossais ne s'est évidemment pas cantonné à ce roman, puisqu'il est entre autres l'auteur de L'Etrange cas du Docteur Jekyll et de Mr Hyde, le récit où l'on suit les aventures du jeune Jim Hawkins trouve une résonance particulière dans L'Enfant-Pan. 

Les pirates que rencontre Peter sont d'un tout autre acabit que Long John Silver (chut ! je n'en dis pas plus !) mais là aussi, la quête d'un trésor s'avère l'une des clefs de l'histoire. 

Un trésor doté de bien des symboles, d'ailleurs...

Voilà, j'espère que ce court article vous a plu. Je vous donne rendez-vous à une prochaine fois et n'hésitez pas à me faire part de vos impressions, partagées au fil de mes pages. A bientôt !

A.D.

vendredi 8 janvier 2021

La véritable histoire de John Jarvis : une vie courte et tragique

Promis, vous pouvez lire cet article sans craindre de "spoiler" le roman L'Enfant-Pan

Je vous propose aujourd'hui de revenir sur l'un des personnages secondaires mais néanmoins notable que vous aurez l'occasion de croiser au cours de la lecture : John Jarvis.

Le grand frère de Jimmy Jarvis, un des orphelins de l'institut où est placé Peter, est en effet inspiré du jeune John A. Bell (1817-1831). Si les destins de ces deux personnages s'avèrent - vous le découvrirez - différents sur bien des points, il est intéressant de revenir sur cette affaire qui a contribué à faire émerger en Angleterre une réflexion sur la peine de mort pour les mineurs à cette période du XIXème siècle.

Le 31 juillet 1831, la cour d'assises de Maidstone condamne en effet le jeune John Bell (14 ans) à la pendaison pour le meurtre délibéré d'un autre enfant, Richard F. Taylor, âgé lui de 13 ans, dans un bois de la paroisse de Chatham (Comté du Kent) quelques mois plus tôt. En mai 1831, le corps du jeune Taylor est en effet retrouvé après deux mois de recherches. Les examens légistes montrèrent qu'il a été égorgé, sans doute pour lui voler l'argent que lui avait confié son père.

John vivait près de l'endroit où fut commis le meurtre avec ses parents et son jeune frère James. Très vite, l'enquête permit de remonter jusqu'à lui, grâce, notamment, à un couteau supposé l'arme du crime, qui fut trouvé sur les lieux. John Bell finit par avouer ce meurtre. Il expliqua même comment, à l'époque, il avait prémédité son crime. Trois demi-couronnes, un shilling et six pences : voici ce pour quoi il reconnut avoir commis cet acte. Il confessa également comment sa jeune victime l'avait supplié de l'épargner mais qu'il lui avait néanmoins tranché la gorge sans sourciller.

Ce qui effara les témoins de l'époque, c'est à quel point John n'exprima aucun remords et sembla indifférent à son sort. Peut-être n'était-ce qu'une expression de façade ? En tout cas, ce que racontèrent ses geôliers, c'est que le jeune garçon déclama son amertume à sa mère, quand celle-ci lui rendit visite en prison, l'accusant d'être responsable de tous ses maux.

Cette affaire a eu un certain retentissement dans la rubrique faits divers des journaux de l'époque en raison des profils de l'assassin et de sa jeune victime.

Plusieurs milliers de personnes assistèrent à la pendaison de John Bell.

Certaines chroniques de journalistes questionnèrent sur l'échec de la société britannique d'empêcher de tels crimes et sur la justesse de la réponse apportée, à savoir la condamnation à mort d'un adolescent.

A.D.

sources

journaux : The Liverpool Mercury du 5 août 1831, The Preston Chronicle du 6 août 1831 et The Standard du 8 août 1831

site internet : https://www.exclassics.com/newgate/ng608.htm

vendredi 11 décembre 2020

Les "Industrials schools" : ces écoles d'éducation anglaises au 19ème siècle

L'Enfant-Pan est ancré à la fin du 19ème siècle à Londres. Une partie de l'histoire - qui débute en 1881 - se déroule à L'Oiseau blanc, une institution privée qui est en charge d'éduquer les gamins des rues. Peter Hawkson, le héros du roman, va y rencontrer d'autres garçons dont certains deviendront des amis dont Jimmy Jarvis et les frères Fisher.

L'arrière-plan du roman nous permet donc d'entrer dans ce qui a réellement existé à l'époque et que l'on appelait les Industrials schools. Dans les années 1850, les premières d'entre elles vont voir le jour suite à la promulgation de la loi de 1857 sur les jeunes délinquants. Elle donne le pouvoir aux magistrats d'enfermer les garçons sans-abris qui ont été condamné devant les tribunaux pour vagabondage. On en compte bientôt des dizaines dans les principales villes anglaises à Manchester, Newcastle, Bristol ou York. La capitale londonienne en compte d'abord deux dans les quartiers de Euston et de Chelsea.

Nouveaux arrivants                                      Industrial school en 1865


 En 1861, la loi est renforcée et permet aussi d'y enfermer les enfants coupable de mendicité ou de délits mineurs. Dans un premier temps, il s'agit donc davantage de maisons de rééducation. L'objectif est de prendre en charge les plus démuni et de leur offrir nourriture, éducation et apprentissage d'une métier. Les travaux manuels (couture, cordonnerie, jardinage...) sont quotidiens. L'emploi du temps y est strict. Les cas les plus sévères sont eux, incarcérés dans des maisons de correction, sous la coupe de l'autorité pénitentiaire.

                                                            Industrial school in Essex (F. Spalding)

Ce n'est qu'à partir d'une loi de 1876 que l'objet de ces institution évolue et qu'elles deviennent essentiellement des écoles de jour pour "les enfants dont l'éducation est négligée par leurs parents, ou qui sont trouvés errants ou en mauvaise compagnie." En bref, pour les mineurs non scolarisés qui vagabondent dans les rues. Ces écoles industrielles de jour prennent en charge uniquement des garçons âgés entre 8 et 14 ans de 8h à 18h, leur fournissent un repas et une éducation. Lorsque l'enfant montre de bonnes dispositions, il est ensuite renvoyé vers le système scolaire classique. Les filles, quant à elles, sont prises en charge dans des sortes de foyers où on favorise l'apprentissage d'un métier. Au milieu des années 1880, on compte plus de 130 industrials schools en Grande-Bretagne.

                                                               (source : P. Higginbotham)
  

L'Oiseau blanc ressemble donc à l'une de ces institutions, malgré quelques libertés que je me suis permis de prendre avec la réalité historique. Là-bas, les enfants y sont pour la plupart orphelins et ont été extraits de la rue. Certains, comme le héros Peter Hawkson, sont passés devant un juge. Mais nous n'avons pas à faire ici à une maison de correction, d'où des adultes qui posent un cadre de manière bienveillante à commencer par le Directeur Michael Kindman. De même, j'insiste sur le relatif confort de base qu'y trouvent les jeunes pensionnaires : des repas plusieurs fois par jour, des vêtements propres, un lit pour dormir et des activités, y compris ludiques ou sportives. Ce sont aussi des lieux où les enfants apprennent à lire et à écrire (on y trouve souvent une bibliothèque) et où on responsabilise les plus âgés. Ainsi, certains occupent les fonctions de Major comme dans le roman, notamment Theobald Lupus et Noah Pikkering.

Pour autant, ces institutions montrèrent leurs limites avec un taux d'échec notable. Les enfants y furent parfois victimes des violence et des sévices dont, à l'origine, la société britannique souhaitait les protéger. Le héros de l'Enfant-Pan est un exemple de ces échecs du système des Industrials schools.

A.D.

sources principales :  

Newcastle ragged and industrials schools de Wendy Prahms ; 

Industrials schools in England, 1857-1933 : Moral hospitals or oppressive institutions ? de Gillian Carol Gear


Le Crépuscule des Urmes (Livre I : Le dernier Fragment) : le "pitch" !

Bonjour à tous ! Dans quelques semaines paraîtra le premier tome du Crépuscule des Urmes ! L'occasion de tenter de vous mettre l'ea...