vendredi 8 janvier 2021

La véritable histoire de John Jarvis : une vie courte et tragique

Promis, vous pouvez lire cet article sans craindre de "spoiler" le roman L'Enfant-Pan

Je vous propose aujourd'hui de revenir sur l'un des personnages secondaires mais néanmoins notable que vous aurez l'occasion de croiser au cours de la lecture : John Jarvis.

Le grand frère de Jimmy Jarvis, un des orphelins de l'institut où est placé Peter, est en effet inspiré du jeune John A. Bell (1817-1831). Si les destins de ces deux personnages s'avèrent - vous le découvrirez - différents sur bien des points, il est intéressant de revenir sur cette affaire qui a contribué à faire émerger en Angleterre une réflexion sur la peine de mort pour les mineurs à cette période du XIXème siècle.

Le 31 juillet 1831, la cour d'assises de Maidstone condamne en effet le jeune John Bell (14 ans) à la pendaison pour le meurtre délibéré d'un autre enfant, Richard F. Taylor, âgé lui de 13 ans, dans un bois de la paroisse de Chatham (Comté du Kent) quelques mois plus tôt. En mai 1831, le corps du jeune Taylor est en effet retrouvé après deux mois de recherches. Les examens légistes montrèrent qu'il a été égorgé, sans doute pour lui voler l'argent que lui avait confié son père.

John vivait près de l'endroit où fut commis le meurtre avec ses parents et son jeune frère James. Très vite, l'enquête permit de remonter jusqu'à lui, grâce, notamment, à un couteau supposé l'arme du crime, qui fut trouvé sur les lieux. John Bell finit par avouer ce meurtre. Il expliqua même comment, à l'époque, il avait prémédité son crime. Trois demi-couronnes, un shilling et six pences : voici ce pour quoi il reconnut avoir commis cet acte. Il confessa également comment sa jeune victime l'avait supplié de l'épargner mais qu'il lui avait néanmoins tranché la gorge sans sourciller.

Ce qui effara les témoins de l'époque, c'est à quel point John n'exprima aucun remords et sembla indifférent à son sort. Peut-être n'était-ce qu'une expression de façade ? En tout cas, ce que racontèrent ses geôliers, c'est que le jeune garçon déclama son amertume à sa mère, quand celle-ci lui rendit visite en prison, l'accusant d'être responsable de tous ses maux.

Cette affaire a eu un certain retentissement dans la rubrique faits divers des journaux de l'époque en raison des profils de l'assassin et de sa jeune victime.

Plusieurs milliers de personnes assistèrent à la pendaison de John Bell.

Certaines chroniques de journalistes questionnèrent sur l'échec de la société britannique d'empêcher de tels crimes et sur la justesse de la réponse apportée, à savoir la condamnation à mort d'un adolescent.

A.D.

sources

journaux : The Liverpool Mercury du 5 août 1831, The Preston Chronicle du 6 août 1831 et The Standard du 8 août 1831

site internet : https://www.exclassics.com/newgate/ng608.htm

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